Saison de pêche difficile pour le lavaret du Bourget : explications

Depuis l’ouverture de la pêche au lavaret sur le lac du Bourget, les pêcheurs amateurs et professionnels s’inquiètent : les captures du mythique poisson alpin semblent en baisse par rapport aux années précédentes. Bien des rumeurs ont donc circulé, cherchant à expliquer ce changement surprenant pour les passionnés de sa pêche. Afin d’apporter de vraies réponses, le CISALB s’est penché sur le sujet et a présenté une analyse scientifique de la situation, dont voici les grandes lignes.

La population de lavaret sur le lac du Bourget est plus importante et en meilleure santé que celle des années 2000.

• Les 5 dernières années ont été des années record pour la pêche au lavaret sur le lac. Ainsi, même si le nombre de captures 2017 est plus faible que celui des années précédentes (le pic de captures ayant été atteint en 2011-2012), il reste tout de même supérieur à ceux que l’on a pu observer dans les années 2000.
• Même si le stock de lavaret est moins élevé que celui de 2011-2012, la population est équilibrée et en bonne santé, avec des classes d’âge allant de 2 à 7 ans. Elle se porte donc bien mieux, encore une fois, qu’il y a quinze ans.

Plusieurs facteurs combinés peuvent expliquer la difficulté de la pêche du poisson alpin cette saison :

• Du fait des températures relativement douces cet hiver, le zooplancton (nourriture principale du lavaret) est présent en grandes quantités dans le lac alors qu’il est habituellement discret en hiver et au début du printemps. Cela a impacté les pêcheurs qui attendent justement sa baisse pour pêcher les lavarets, qui se tournent alors habituellement vers les larves d’invertébrés pour se nourrir.
• Depuis l’année dernière, on observe le développement d’une algue toxique dans le lac : la cyanobactérie. Son développement continue de s’accroitre en 2017 et il est probable qu’elle modifie l’aire de répartition des lavarets.
• Quant au cormoran, les comptages montrent que leur nombre est relativement stable depuis 5 ans (environ 150 individus sur le lac), face à un pic incroyable de 900 individus dans les années 90. Opportuniste, il se nourrit des poissons qui sont présents en plus grand nombre, soit le lavaret, mais aussi le gardon ou la perche. Son impact est donc à relativiser, car leur population dépend des capacités piscicoles du milieu où ils vivent : un lac avec beaucoup de poissons attirera d’avantage de cormorans, et inversement.

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