
Partout dans le monde, la pêche récréative se développe et bénéficie d’avancées technologiques. Récemment, le monde de la détection des poissons a fait un bond en avant grâce à la technologie « livescope » qui permet d’observer à grande distance, en temps réel et avec une grande précision les poissons qui se trouvent sous l’embarcation. Bien qu’encore coûteuse, cette technologie attire de plus en plus de pratiquants tant elle est efficace dans certaines conditions difficiles. Comme tout outil puissant, cette technologie implique de grandes responsabilités de la part des utilisateurs, d’autant qu’aucune réglementation encadre actuellement l’utilisation de ce type de matériel.
Le sujet est abordé aujourd’hui, car de nombreux acteurs en lien avec la pêche et les milieux aquatiques (scientifiques, agent de l’Etat, pêcheurs amateurs et professionnels) nous interpellent quant aux incidences du développement de cette pratique sur les ressources piscicoles avec notamment le constat d’une recrudescence de mortalité post capture, en particulier de gros géniteurs de brochets sur les grands lacs intérieurs.
L’hypothèse avancée est la suivante : grâce à sa grande précision, ce matériel permet de repérer, d’identifier et de solliciter des individus inactifs en pleine eau et à des profondeurs importantes. Prenons le cas du pire des scénarios en périodes chaudes, où les gros spécimens déjà très sollicités se mettent au repos, suspendus dans plusieurs dizaines de mètres d’eau fraîche et oxygénée pour digérer. D’habitude peu enclin à se saisir de votre leurre ou appât car vous passerez rapidement et de manière approximative et parce qu’ils n’ont pas faim, il en sera autrement si vous arrivez à leur présenter le montage de manière précise devant le nez et avec insistance. Même s’il n’est pas actif, il est probable que le poisson finira par déclencher une attaque territoriale ou d’agressivité. Lorsqu’il est ferré le poisson est remonté rapidement pour éviter le décrochage ce qui entraîne une décompression trop rapide des gaz dans son organisme avant d’être relâché dans une eau de surface chaude et peu oxygénée, diminuant ainsi encore ses chances de survie.
Bien loin de jeter le discrédit sur cette technologie, l’objectif de ce post reste d’engager une réflexion et de tendre vers l’objectivation d’une situation, tant sur le plan technique, qu’éthique et philosophique. Cela implique d’être sensibilisé pour se poser les bonnes questions et collecter un maximum de données factuelles sur le terrain.
Nous vous invitons ainsi, que vous soyez utilisateurs ou non du « livescope », à nous faire part de votre expérience et nous transmettre toutes informations documentées collectées lors de vos sessions de pêche (variation des taux de captures, des tailles, du rendement de pêche, du taux de mortalité post capture, de la présence d’individus morts sur les postes de pêche fréquentés…)
Contact : fsppma@savoiepeche.com
Pour aller plus loin : cliquez ici
Source : « Emerging live sonar technologies in freshwater recreational fisheries: Issues and opportunities » Steven J. Cooke1,*, Ben C. Neely2, Caleb T. Hasler3, Jason D. Schooley4, Jacob W. Brownscombe1,5, Luc LaRochelle1, Andy J. Danylchuk6, Taylor L. Hunt7,and Jacob D. Norman8